Février 74, les événements


Mémwa

Avant les évènements du 14 février 1974, dès le 23 novembre 1973, les syndicatsCGTM • Union Départementale des Syndicats CFDT• Union Départementale des Syndicats CGT-FO  appelaient déjà à une grève non-limitée qui devait débuter le 11 février 1974.

Le 17 janvier un mouvement social commence sur l’habitation Vivé au Lorrain à la suite de licenciements et s’étend rapidement sur d’autres habitations jusqu’en février 1974.

35,46 francs, une revendication pour sortir de la misère

Man Toye, figure historique du mouvement


Les ouvrières et ouvriers des bananeraies réclamaient une augmentation de leur salaire journalier de 35,46 francs au lieu de 20 à 22 francs, dans un contexte général de crise: chômage et précarité, vie chère et inflation, salaires de misère et non-respect de leurs droits, sécurité et conditions de travail déplorables.

La grève générale du 12 févier 1974 autour d’une intersyndicale sera un succès. Un grand défilé dans les rues de Fort-de-France qui va réunir ouvriers agricoles, du bâtiment, de l’électricité, dockers, fonctionnaires, enseignants, étudiants lycéens. La mobilisation restera forte autour du salaire chez les ouvriers agricoles jusqu’au 14 février 1974.

Dans ce mouvement de grève des ouvriers agricoles, des leaders émergent chez les grévistes qui s’organisent en comité de grève sur les différentes habitations.

Une figure historique nait : Raymonde CABRIMOL dit man Toye.




Le soutien et l'engagement des jeunes intellectuels 


Les jeunes intellectuels, membres de différents groupes (le Groupe d’Action Prolétarienne-GAP, le Groupe Septembre 70-GS 70, le Rassemblement de Saint-Joseph, les Maronneurs, l’Union des Comités d’Action des Enseignés Martiniquais-UCAEM) vont jouer un rôle important dans ces luttes ouvrières du Nord.

Ils vont œuvrer à l’alphabétisation et à la formation syndicale et politique des ouvriers agricoles et accompagner les comités de grève des ouvriers de la banane.

Fin de janvier 1974, ces différentes organisations vont se regrouper au sein de l’Union Patriotique de Solidarité avec les Ouvriers Agricoles -UPSOA.


Deux morts à Chalvet : Rénor ILMANY et Georges MARIE-LOUISE


Le 14 février 1974, la marche des ouvriers agricoles vers Chalvet restera un évènement douloureux dans la mémoire collective martiniquaise. En effet, les grévistes sont arrêtés dans leur progression, sur le territoire de la ville de Basse-Pointe. Ils tombent dans une embuscade,tendue par les gardes mobiles, sur l’habitation Chalvet.

Au cours d’un bref mais violent affrontement avec les forces de gendarmerie, un ouvrier agricole Rénor ILMANY est tué par balles et 4 autres grévistes sont blessés. A terre et en soutien avec un hélicoptère, les militaires tirent à balles réelles. Un deuxième homme, Georges MARIE-LOUISE est décédé dans des conditions suspectes. Son corps sera retrouvé le 16 février sur la plage, non loin de l’embouchure de la rivière Capot.

Contribution de M. Jean-Max CABRIMOL : Lien Facebook